Dans le cadre de son dialogue politique en Afrique de l’Ouest, la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung, en collaboration avec ses partenaires, organise, du 8 au 9 mars 2022, la 5ème édition du colloque sur le dialogue interreligieux autour du thème ‘’Religion et consolidation de la paix ». Officiellement lancée dans la matinée de ce mardi 8 mars en Côte d’Ivoire, cette rencontre a réuni également, par visioconférence, les acteurs religieux, politiques et ceux des organisations de la société civile de trois (03) pays d’Afrique de l’Ouest dont le Bénin.
La 5ème édition du colloque sur le dialogue interreligieux s’est ouvert ce mardi 8 mars 2022 à Abidjan sous le thème ‘’Religion et consolidation de la paix ». Organisé par la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) en collaboration avec l’Ambassade d’Israël en Côte d’Ivoire et le Centre de recherche politique d’Abidjan (CRPA), ce colloque sous-régional a réuni des acteurs religieux mais également les leaders politiques et représentants de la société civile de la Côte d’Ivoire mais également par visioconférence ceux du Bénin et du Togo. Cette démarche vise à promouvoir un dialogue franc et direct entre les religieux, les leaders politiques et la population pour le renforcement de la cohésion sociale en Afrique.
Dans son allocution à l’ouverture des travaux, l’Ambassadeur d’Israël en Côte d’Ivoire, S.E.M. Leo Vinovezky, a rappelé l’intérêt pour les leaders religieux de se côtoyer et de cultiver la tolérance et le vivre ensemble pour le maintien de la paix. Evoquant la pertinence des thématiques à traiter en groupes au cours de l’atelier, le Ministre de la réconciliation nationale de la Côte-d’Ivoire M. Bertin Konan Kouadio, a souligné que « C’est l’ignorance ou la mauvaise connaissance de l’autre qui nourrit sa haine et sa déshumanisation ». Il urge donc de conjuguer les efforts pour prévenir ou faire reculer l’extrémisme ou toutes sortes de violences basées sur la religion. A en croire le ministre, les colloques sur le dialogue interreligieux constituent une forme de digue pour contenir les effets dévastateurs de l’intolérance religieuse qui s’observe un peu partout dans le monde.
Les religions endogènes ont à cœur la cohésion sociale
En procédant à l’ouverture des travaux, le ministre Bertin Konan Kouadio, après avoir remercié la fondation allemande pour cette initiative qui vient à point nommé, a invité les congressistes à participer activement aux travaux pour faire émerger des solutions créatrices et innovantes contre le phénomène religieux afin que la paix règne partout en Afrique.
Les travaux ont porté sur trois thématiques à savoir : La connaissance mutuelle : outil de paix par la religion ; La religion face à l’extrémisme religieux : quels mécanismes de défense ? et Le discours religieux à l’épreuve du vivre ensemble.
« Les religions endogènes peuvent apporter beaucoup de choses à la cohésion sociale et la consolidation de la paix en Afrique », a martelé le professeur Koffi Aza du Bénin, l’un des panélistes dont le thème porte sur « la connaissance mutuelle : outil de paix par la religion ».
Le représentant des religions endogènes du Bénin note que la connaissance mutuelle exige un certain nombre de principes dont l’égalité dans le traitement de tous les acteurs. L’expert a déploré l’absence de représentants des cultes endogènes à Abidjan. « Lorsqu’on regarde sur les images, on constate que les religions endogènes ne sont pas représentées aux côtés des autres religions. Elles ne se représentent pas dans les réunions et ne bénéficient pas des mêmes chances que les autres religions. Il faut travailler à corriger cette injustice », a préconisé le Professeur Aza.
Pour corriger ces inégalités qui s’observent au quotidien, l’expert invite les différents acteurs à revoir les fondamentaux pour un traitement équitable, gage de développement durable. Aussi, les invite-t-il à mettre l’homme au cœur de la religion à travers des actions fortes pour éviter des dérives, des frustrations, qui se soldent le plus souvent par des détonations. Car, dira-t-il, le manque de tolérance pousse à l’extrémiste et à la dislocation des couples, des foyers, des familles, des communautés voire des nations.
Pour préserver et consolider la paix et la cohésion sociales par la religion, M. Aza appelle tous les leaders religieux et politiques à un discours franc et direct et à la culture de l’amour du prochain et du vivre ensemble.
Il est attendu des différents acteurs, qu’ils fassent de la connaissance mutuelle, un outil de paix par la religion.
Juliette Mitonhoun