Environ 52 acteurs et actrices des médias et de la technologie du Cameroun, du Sénégal et d’autres pays africains, dont le Bénin, le Mali, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Burundi et la Guinée, se sont réunis en ligne ce 22 février 2022 pour apprendre davantage sur le cyberharcèlement et les techniques efficaces pour y faire face.
Selon un rapport mondial de l’UNESCO et de l’ICFJ datant de 2020, 73 % des femmes journalistes interrogées ont déjà été victimes d’abus en ligne dans le cadre de leur travail et 20 % ont déclaré avoir été agressées physiquement en lien avec des menaces reçues en ligne.

Face à l’ampleur du problème, la communauté francophone WanaData (WD) a décidé de consacrer son meetup de février à une discussion autour des bonnes pratiques pour traverser les épisodes de cyberharcèlement.
« Les membres de notre communauté sont très exposé.e.s au cyberharcèlement à cause de leur travail. Notre objectif est de leur permettre de mieux prévenir et faire face à ce fléau en adoptant les conseils appropriés », ont déclaré les Responsables de la communauté francophone WD, Arame Thiam et Christelle Pandja.
La rencontre virtuelle de deux heures a permis aux conférenciers de présenter des outils et techniques tirés du Manuel de défense contre le cyberharcèlement de PEN America, qui a été traduit et adapté en français par Code for Africa et PEN America.
De façon non exhaustive, ces outils et techniques comprennent, comment créer des mots de robustes passe, comment anticiper et répondre aux attaques en ligne et comment solliciter le soutien des associations professionnelles et des communautés en ligne.
« Avant tout, le Manuel fournit des stratégies d’autodéfense et des ressources pour les écrivain.e.s, les journalistes et les militant.e.s harcelé.e.s en ligne, ainsi que pour leurs allié.e.s. Nous avons partagé nombre d’entre elles lors de la session de WD. La mise en œuvre de ces conseils peut considérablement atténuer le risque de cyberharcèlement et permettre aux femmes journalistes de continuer à s’exprimer librement », a affirmé Elodie Vialle, Consultante en sécurité numérique et liberté d’expression à PEN America.
« Les conseils développés dans le manuel ne s’adressent pas seulement aux journalistes, mais aussi à leurs employeurs et aux responsables des salles de rédaction, car ils ont également un rôle clé à jouer dans la lutte contre le cyberharcèlement », a souligné Bilal Taïrou, Éditeur des projets spéciaux à PesaCheck.
Changer les habitudes
La rencontre de février de la communauté WD a déclenché une prise de conscience de l’importance des enjeux au sein des participant.e.s.
Cela s’est traduit par l’engagement pris par certain.e.s d’entre eux d’implémenter certains des conseils qui ont été partagés.
« Je vais changer mes mots de passe et en créer d’autres plus forts qui sécuriseront mieux mes comptes et les rendront inviolables », a attesté Aya Marina Konan, une journaliste ivoirienne.
Dans la même veine, d’autres comme Christya Kaya et Cécile Bassène, respectivement web rédactrice et journaliste, entendent sensibiliser leurs proches
afin qu’ils adoptent ensemble avec elles, les bonnes pratiques pour se protéger du cyberharcèlement.
« Je vais passer en revue mes comptes et m’assurer que certaines informations que je partage sur les réseaux sociaux, telles que mes coordonnées personnelles et la liste de mes amis, ne soient plus accessibles à tout le monde », a révélé Yolande Sokpoh, journaliste et fact-checker basée au Togo.
La rencontre WD est un rassemblement en ligne qui se tient une fois par mois. Il réunit des femmes journalistes, blogueuses, activistes, data scientists, etc. pour se former et échanger des idées et des expériences. La prochaine itération portera sur la Journée internationale des femmes, qui sera célébrée les 8 et 9 mars.

Rédigé par :Arame Thiam,

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